Le carré est délimité 10 x 10 cm. Je tourne autour de cette idée de carrés morcelés. Une idée de damier à garder et regarder comme un paysage, terre nue, terre semée, mosaïque ou sillons, semailles. Le damier vert de printemps nouveau à côté d’un ocre de terre labourée. Ocre retourné qui, jour après jour, sèche sa couleur, la brûle sous le plomb du soleil. Le blé dur et vert apparaît,  prend de l’ampleur, tire ses forces,  blondit et devient paille. Le jaune fluo des colzas  agresse avant de se ratatiner et se perdre dans un vert foncé de feuilles. Les coquelicots envahissent les champs de blé en couleur rouge de joie, d’énergie et se carménissent pour se flétrir sous une chaleur accablante. Le vert gris de l’avoine barbue se teinte d’ocre fatigué et le vert du maïs qui grandit cache ses épis en quelques secrets abris, jaunit sous trop de soleil. Les lavandes grises  virent au presque rose, pourpres et violet avant d’avoir ce bleu gris presque sec des bouquets.

 L’été brûle, la poussière s’amasse. Des traces de tracteurs marquent les chemins d’herbes courtes. Partir sur le biais. Les textes tapés à la vieille Japy  et les dessins griffonnés. Alternances de lettres imprimées  face aux tracés de crayon. Alternances de sombres et clairs comme les champs cultivés.

 

 

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